Transfert de Compétences
La DCC a réalisé un dossier sur le transfert de compétence avec des locaux . J'ai proposé le témoignage suivant :
Pour
le Comité Diocésain de Développement de Maroua-Mokolo (CDD), l'objectif
du poste d'appui à la création de micro-entreprises et d'activités
génératrices de revenus était clair : les volontaires étaient là pour
lancer le dispositif.
Nous sommes dans la Province de l'Extrême Nord du Cameroun, extrême
par son climat sub-sahélien, son éloignement du dynamique Sud Cameroun,
mais surtout pour son mauvais classement sur tous les indicateurs de
développement communément suivis.
Les
deux volontaires qui se sont succédé, Emeric puis moi-même Arnaud,
devaient permettre de penser et lancer le dispositif d'appui, le temps
de trouver et mettre sur les rails le bon profil pour « Camerouniser »
ce dispositif.
Même
si des documents étaient là pour faire le lien avec un successeur, avec
Joséphine ce fut un vrai passage de relais. Elle a pu profiter de
l'élan que j'avais pris après plus de 16 mois de mission, tout en
exploitant ses propres compétences et qualités culturelles : diplômée
d'un Master en Management de Projets, Joséphine est de l'ethnie des
bamilékés, reconnue parmi les 250 ethnies qui peuplent le Cameroun pour
son grand esprit d'entreprise et son talent économique.
Concrètement,
elle m'a accompagnée pour toutes mes dernières animations auprès de
membres des Clubs d'Epargne et de Crédit locaux. Ce fut tout d'abord
pour elle le moyen de repérer les différentes paroisses et lieux
d'intervention de notre très vaste territoire d'action. Puis elle a pu
rencontrer les personnes qui bénéficiaient de l'appui ainsi que les
relais locaux qui allaient l'assister à l'avenir. Enfin, elle a vu les
techniques d'animation utilisées puis peu à peu s'en est imprégnée et
est devenue co-animatrice.
Elle
s'est ainsi rassurée sur sa capacité à prendre la suite, dans une zone
où elle sait qu'une femme n'est pas systématiquement acceptée par les
hommes.
Alors
que j'étais en période d'évaluation du dispositif d'appui auprès des
bénéficiaires, son regard extérieur et « Camerounais » m'a aidé à
envisager des solutions aux difficultés rencontrées.
Nous
avons mis à profit les longs déplacements pour échanger sur nos
ressentis et nous avons ensemble pu élaborer les améliorations à
apporter au dispositif.
Une
vraie complicité est née qui je l'espère se poursuivra quelques temps.
De son côté elle m'informe de ce qu'elle vit sur le terrain, du mien je
lui transmets les articles et autres ressources internet que je trouve
pertinents.
Si
ce relais est à mes yeux tout à fait symbolique de la coopération
internationale, j'ai surtout à l'esprit plusieurs responsables des
clubs d'Epargne et de Crédit qui nous ont dit combien ce relais et la
continuité dans le soutien était important pour leur donner envie de
poursuivre leurs engagements pour le développement de leurs villages.
Arnaud GUERIN, Volontaire au Nord Cameroun (Mars 2007 – Août 2008)